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Gildas Morvan : « Avec Adrena, j’ai essayé d’expliquer la Volvo Ocean Race le plus simplement possible »

Navigateur, coach et directeur de course, Gildas Morvan est aussi un grand utilisateur des logiciels Adrena. Il nous a parlé de son activité et de sa vision de l’analyse de course.

Bonjour Gildas, peux-tu nous parler de ce que tu fais et de ton actualité ?

Je quitte fin juin une entreprise dans laquelle j’occupais un poste de commercial. C’était un peu éloigné du milieu du bateau mais j’ai appris beaucoup de choses, c’était très intéressant. A partir du 1er juillet, je serai Directeur de course pour la Gascogne 45-5. Il y a peu, j’étais à St Barth pour la AG2R et j’ai travaillé pour URGO dans le cadre de la Solitaire. Très récemment, j’ai également fait du coaching pour l’équipier chinois de Dongfeng mais aussi pour l’équipe de Laser 4.7 du pôle France de Brest. Avec l’équipe de jeunes, on a travaillé la météo et le routage sur Adrena. Donc en ce moment, je fais pas mal de coaching mais je me concentre aussi sur ma future position de directeur de course.

En août, je vais faire les commentaires de départ de la Solitaire du Figaro pour les partenaires. Je vais faire également des RP avec tous les partenaires de la Route du Rhum à St Malo. J’y serai pour visiter les pontons, expliquer la course aux sponsors, qui pourra potentiellement gagner, ce qu’est un multicoque, un monocoque, etc.

Comment t’es-tu mis à la voile ?

J’ai démarré le bateau enfant à Camaret avec mon grand-père et je me suis mis à la compétition plus tard à Brest. J’ai commencé par le Tour du Finistère puis j’ai fait le Tour de France à la voile, la Coupe de l’America, les jeux Olympiques, toutes ces courses-là.

Photo du navigateur Gildas Morvan à bord de son bateau

 

Depuis quand et comment utilises-tu Adrena ?

Oh ça fait longtemps ! Je crois être un des premiers à avoir utilisé Adrena. Je l’utilise quasiment tous les jours. Hier par exemple, mon fils m’a demandé si on allait faire une sortie en catamaran. J’ai ouvert Adrena et regardé le dernier fichier GRIB Arome. Le modèle m’a annoncé qu’il y allait avoir 20-25 nœuds de vent, donc j’ai su tout de suite que je pouvais annuler ma sortie… C’est aussi simple que ça. Ce qui est bien aussi avec Adrena c’est que l’on a la possibilité de mettre des couleurs. Ca facilite la compréhension et un enfant de 15 ans peut comprendre ce qui se passe sur un routage. J’essaie aussi de simplifier au maximum pendant les courses. C’est une demande de beaucoup de journalistes qui aiment les explications simples.

Là je viens de terminer ma préparation pour la direction de la Gascogne 45.5 qui arrive samedi. J’ai fait un parcours 1 qui va virer la bouée de Gascogne et un parcours 2 qui va autour de Belle Ile. Je vais les imprimer et les donner à l’organisateur ainsi qu’aux concurrents. Je leur fais aussi un routage avec la moyenne de leur bateau, quel temps ils mettront et quelles conditions il y aura au départ de La Rochelle jusqu’à virer la bouée dans le Golfe de Gascogne et le retour. J’étudie la météo tous les jours pour savoir si je pourrai donner le départ. Je regarde les routages en fonction des GRIB pour savoir s’il n’y aura pas de problème. C’est très pratique, j’ai tous les outils dans Adrena pour analyser le début et quasiment la course complète.

Tu as également beaucoup suivi la dernière étape de la Volvo Ocean Race n’est-ce pas ?

Oui, j’ai essayé de l’expliquer au grand public (ndlr, notamment via son compte Twitter). J’ai repris les fichiers GRIB et les routages, j’ai regardé ce qui s’est passé les derniers 40 milles pour essayer de l’analyser. Toute la première partie de l’étape, la remontée au près, la descente jusqu’à Aarhus, j’étais parfaitement dans le timing avec Adrena. Bon, je n’avais pas la position précise des bouées dans le port d’Aarhus mais ce n’était pas grave. J’ai pu expliquer ce qu’il se passait. On m’a demandé pourquoi les concurrents allaient à gauche, qu’est-ce que l’on pouvait prédire. Trois modèles météo me disaient qu’il fallait aller à droite pour finir le bord de près. Et c’est ce qu’a suivi Dongfeng et il est passé en tête. L’analyse que j’avais avec Adrena me confortait dans les choix de finir à droite. En revanche, sur la descente vers La Haye, je n’avais pas les détails des DST et les zones de traffic d’éoliennes donc je n’ai pas pu être aussi fin. Sur les 50 derniers milles, Adrena donnait la flotte ouest gagnante et je me suis trompé. Mais là, je n’avais pas non plus les bouées et les zones DST donc forcément les modèles se trompaient. Dongfeng est finalement passé vainqueur et tant mieux !